Ces fameuses 30 premières secondes…

En ces temps de rentrée scolaire, rien de tel qu’un peu de lecture pour remettre rapidement le pied à l’étrier et se fixer de nouveaux objectifs.

Durant l’été, j’ai eu le plaisir de rencontrer Roger T. Duguay, associé directeur et fondateur du bureau montréalais de Boyden, l’un des plus grands cabinets internationaux de recrutement de cadres supérieurs.

Ce chasseur de tête, entrepreneur, actuaire, marathonien et musicien n’est pas du genre à se tourner les pouces. En septembre 2015 il sort son premier livre Démarquez-vous avec un objectif clair et non dissimulé: aider chaque lecteur à réaliser son plein potentiel en optimisant son impact au quotidien, rien que ça. On débriefe.

Trois concepts à retenir

1. La première impression est capitale

Trente secondes, c’est le temps qu’il faut à un recruteur pour se faire une impression sur vous. Votre démarche, votre poignée de main, votre façon de vous présenter, de vous asseoir: tous ces éléments trahissent bien souvent votre confiance en vous, votre personnalité, votre énergie. À force d’expérience, un recruteur est formé à scanner l’ensemble de ces éléments bien souvent imperceptibles pour le commun des mortels. Comme le dit l’adage, « nous n’avons pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression ». L’auteur l’illustre très bien avec cette règle: « 30 secondes pour se démarquer – 30 minutes pour confirmer ». Il sera beaucoup plus facile de confirmer une bonne impression si vous avez su vous démarquer lors des prémisses de la rencontre.

Soyez conscient de votre attitude lorsque vous rencontrez quelqu’un pour la première fois. Votre capacité d’auto-évaluation sera déterminante pour vous améliorer au quotidien et faire de chaque nouvelle rencontre un véritable moment de connexion.

2. Aucun jugement n’est définitif

Mais que faire en cas de catastrophe? À peine entré dans le bureau du recruteur, vous trébuchez dans le tapis, faites un vol plané, vous retenez à ses pantalons qui se déchirent instantanément sous la pression, laissant trôner un superbe caleçon orné d‘éléphants roses. Bon là, soyons honnête, l’entretien démarre relativement mal.

Pourtant, comme le précise Roger T. Duguay, « la plupart des gens veulent être ouverts et donner la chance au coureur ». Si un entretien démarre mal, cherchez à stimuler le sentiment de justice du recruteur, en parlant par exemple « de certaines de vos propres erreurs à la suite de l’évaluation trop rapide de certains de vos collègues ». S’il se reconnaît dans votre parcours, votre interlocuteur sera probablement ouvert à vous donner une seconde chance (à condition de lui offrir un nouveau pantalon).

3. Un réseau solide ne se construit pas qu’en ligne

Le réseautage est l’une des activités principales d’un bon chasseur de tête. Toutefois, ce n’est pas en étant actif sur LinkedIn ou Facebook que l’on forge son avantage concurrentiel. Dans son livre, Roger T. Duguay consacre un chapitre entier aux conseils d’administration (C.A.): catégories de conseils, moyens d’y entrer et d’y briller. Soutenir une cause qui vous tient à coeur tout en élargissant votre réseau d’affaires, ne serait-ce pas là une belle manière de joindre l’utile à l’agréable?

Comme le précise l’auteur, « les organismes et sociétés à but non lucratif, incluant les fondations et oeuvres de charité, constituent une excellente porte d’entrée pour acquérir de l’expérience au sein de conseils d’administration ». Chemin faisant, vous gagnerez petit à petit en crédibilité et serez à même de rejoindre les C.A. dont vous rêvez. Les jeunes professionnels ont leurs cartes à jouer auprès d’organismes qui cherchent à rajeunir leur gouvernance. Pour les aider à décrocher leur premier siège, des organismes tel que la Jeune Chambre de commerce de Montréal (avec son Réseau Jeunes Administrateurs) offrent des formations pertinentes et peu onéreuses pour les professionnels de moins de 40 ans.

Devriez-vous lire ce livre ?

Assurément (je précise qu’aucune enveloppe brune n’a atterri accidentellement sur mon bureau pour cette réponse). Que vous soyez jeune diplômé, en poste, ou en recherche d’emploi, le monde en « déficit d’attention » dans lequel nous vivons nous incite « à savoir mieux gérer notre image car les gens ont de moins en moins de temps pour se faire une idée de notre véritable identité ». Dans ce livre, on parle d’image, d’influence, de séduction, de réseau, de première impression et de types de poignées de main (il y en aurait neuf à éviter à tout prix selon l’auteur) – un large spectre de concepts à avoir en tête à toute étape d’une carrière.

La force de ce livre réside dans l’utilisation du vécu de l’auteur dans l’illustration des concepts théoriques. Beaucoup d’anecdotes et de cas concrets permettent de saisir et d’affiner sa propre manière de générer un impact auprès de son entourage.

Enfin, ce livre rassemble un large éventail de principes tirés d’autres livres à succès (tel que Power, les 48 lois du pouvoir de Robert Greene ou encore Comment se faire des amis et influencer les autres de Dale Carnegie). Une bonne manière d’intégrer rapidement des concepts intemporels et de choisir facilement les prochains livres à commander.

Citation marquante du livre

 « J’ai une vision selon laquelle chaque travailleur (ou du moins chaque cadre de direction) sera un jour représenté par un agent de carrière, comme le sont les artistes et les sportifs professionnels. L’art de se démarquer et d’avoir de l’impact sera alors plus nécessaire qu’il ne l’a jamais été auparavant. » 

Article écrit par Renaud Margairaz, publié le 8 septembre 2016.

Référence bibliographique: Roger T. Duguay, Démarquez-vous, publié aux Éditions La Presse.

Tous les profits de la vente du livre sont remis à la Fondation TRIOOMPH, où M. Duguay est membre du conseil d’administration et pilote-mentor.