La recette de Sébastien Tondeur pour un speech réussi

La réputation de Sébastien Tondeur n’est plus à faire. Entrepreneur à succès, il a su au fil des ans se forger une solide position sur la scène internationale.
Cela fait maintenant vingt années qu’il a rejoint l’entreprise familiale active dans l’événementiel. Depuis 2010, lorsqu’il prend la tête de celle-ci, Sébastien Tondeur a multiplié son chiffre d’affaire par 3. Sous sa férule, l’entreprise passe de 800 à 2500 collaborateurs et s’implante dans 20 nouveaux pays. Faisant ainsi de MCI l’un des plus gros groupes mondiaux du secteur événementiel.
Mais ses talents de leader ne suffisent pas à expliquer cette réussite. En effet, la croissance explosive de MCI est également due à ses efforts de communication. En prenant la parole aux quatre coins du globe, sur scène ou dans les médias, il incarne au quotidien les valeurs et la vision de son entreprise.
J’ai profité d’un de ses passages en Suisse pour l’interroger sur l’origine de son succès :

Robin von Känel : Vous avez l’air d’un entrepreneur passionné. Qu’est-ce qui vous motive au quotidien ?
Sébastien Tondeur : Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Mon grand-père était dans l’industrie du tourisme. Il a commencé tour guide à faire visiter Zurich à des groupes avec un petit drapeau pour finir patron d’une des plus grands voyagistes. Mon père est rentré dans le même domaine, mais du côté B2B. J’ai toujours aimé ce concept de rencontre. C’est quelque chose qui m’a toujours passionné.
Votre marque personnelle est très maîtrisée. Est-ce réfléchi ?
J’ai clairement utilisé le personal branding pour développer ma société. Au début, il faut faire des ventes pour se développer. Il faut être connu, que le téléphone sonne. Je me suis dit que pour me démarquer, il fallait parler des sujets que les gens ont peur d’aborder. J’ai analysé quels étaient les sujets tendances et je suis arrivé sur les achats. Dans l’événementiel, dès qu’on parlait du département achat de nos clients, tout le monde disaient “Chut! C’est un gros mot!”. En entendant cela j’ai compris que c’était une opportunité énorme. J’ai lu quelques bouquins là-dessus et je me suis inscrit comme séminariste pour faire une présentation sur le sujet. Suite à cette conférence, je suis devenu un expert leader d’opinion sur la consolidation des achats dans l’événementiel. J’ai été invité partout dans le monde pour refaire cette présentation. Je me suis également fait contacter par des clients qui voulaient s’informer. Le téléphone sonnait. J’avais réussi mon pari. C’est là que j’ai compris l’importance de mon image publique pour l’entreprise.
Par la suite, avez-vous dû adapter cette stratégie ?
Pendant neuf années, j’ai participé très fortement dans une association professionnelle de l’événementiel. C’était pour moi la continuité logique. C’est une façon de diriger le changement grâce notamment à la création de contenu et à la formation. Au-delà de travailler pour l’entreprise, tu œuvres pour la cause, pour le métier en lui-même. Ce que j’ai découvert c’est qu’une stratégie qui était à l’origine commerciale m’a également permis de faire avancer la cause et cela c’est une grande source de plaisir. Je pense que c’est une des choses qui m’a permis de bien diriger mon entreprise, attirer de nouveaux clients et également de nouvelles personnes voulant travailler pour l’entreprise.
Vous avez réussi à devenir une personnalité renommée. On vous commande des conférences, on vous interview. Comment faire pour attirer l’attention des médias ?
Plus on saisit des opportunités de rencontrer des gens, plus les gens veulent nous rencontrer. C’est pareil pour les médias. Au début il faut travailler dur pour se faire connaître, comme moi avec mes présentations sur les achats. Ensuite c’est une mécanique qui se met en place et les médias viennent d’eux-mêmes.
Vis-à-vis des journalistes du secteur je n’ai jamais fait de vente. Je n’ai jamais vanté MCI. Là c’était une autre audience. Je ne parlais plus en tant que PDG, mais en tant que patron qui veut partager des conseils de management. C’est maintenant le grand sujet que je traite : comment monter une boîte, motiver les talents, développer à l’internationale, communiquer.
Vous êtes reconnu comme un orateur hors pair. Quelles sont les trois erreurs à éviter en matière de présentation ?
Tout d’abord, c’est la pratique qui rend parfait. Il faut s’entraîner. Dans le business c’est pareil, il faut persévérer jusqu’à découvrir son plaisir à soi dans ces exercices. Cela peut être n’importe quoi. Il faut aller chercher son plaisir dans le public speaking. On devient naturel et les gens voient ce plaisir.
Deuxièmement, il faut être clair sur son message. Il faut savoir ce qui nous est demandé et l’expliquer clairement. Le danger c’est de faire une présentation sans savoir qui est dans la salle et quel est l’objectif. Je ne vais pas faire le même speech à des entrepreneurs, des étudiants ou des investisseurs. Il faut bien connaître son audience pour réussir à faire un impact.
Le dernier point c’est d’aller au contact après la présentation. Le travail ne se termine pas à la fin du speech, mais à la fin de la journée quand on rentre chez soi. Il faut aller aux rencontres, car c’est ça qui rend humain.

À retenir :

L’histoire de Sébastien Tondeur constitue un parfait cas d’école car il a su mettre sa marque personnelle au service de son entreprise. Il s’approprie les outils de communication hors ligne (presse, conférences, réseautage) et sait également utiliser les outils digitaux. Vous pourrez par exemple le retrouver régulièrement sur LinkedIn et Twitter. Il parvient ainsi à multiplier l’impact de ses actions hors ligne.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il est très difficile et peu rentable de ne communiquer qu’en ligne. Des actions physiques sont également nécessaires et c’est la synergie entre les deux qui va créer une bonne communication personnelle. Ce cercle vertueux se retrouve dans toutes les histoires à succès. En effet, même les influenceurs 100% digitaux, comme les youtubeurs par exemple, commencent à organiser des événements, rencontres et autres happenings pour fédérer leur communauté. Ce travail peut sembler fastidieux, mais comme le dit Sébastien: “Les rencontres, c’est le bonheur”.

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